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CORPUS

ERASME

ERASME

Éloge de la Folie ou L’Éloge de la Folie (dont le titre grec est Moría enkómion (Μωρίας ἐγκώμιον) et le titre latin, Stultitiae laus), est un discours écrit en latin en 1509 par Érasme de Rotterdam et imprimé d'abord en 1511.

Après en avoir conçu les grandes lignes au cours de ses voyages sur les routes d'Italie et d'Allemagne, Érasme révisa et développa son travail, à l'origine écrit en une semaine, pendant son séjour chez Thomas More (l’auteur d’Utopie) dans la propriété que ce dernier avait à Bucklersbury. On considère que c'est l'une des œuvres qui ont eu le plus d'influence sur la littérature du monde occidental et qu'elle a été un des catalyseurs de la Réforme. L'ouvrage sera mis à l'Index en 1557 lors de la Contre-Réforme.

Elle commence avec un savant éloge imité de l'auteur satirique grec Lucien de Samosate, dont Érasme et Thomas More avaient récemment traduit l'œuvre en latin, un morceau de virtuosité dans le délire. Le ton devient plus sombre dans une série de discours solennels, lorsque la folie fait l'éloge de l'aveuglement et de la démence et lorsqu'on passe à un examen satirique des superstitions et des pratiques pieuses dans l'Église ainsi qu'à la folie des pédants. Érasme était récemment rentré profondément déçu de Rome, où il avait décliné des avances de la Curie romaine. Peu à peu la folie prend la propre voix d'Érasme qui annonce le châtiment. L'essai se termine en décrivant de façon sincère et émouvante les véritables idéaux chrétiens.

Il s’agit d’une fiction burlesque et allégorique. Érasme y fait parler la déesse de la Folie et lui prête une critique virulente des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé mais aussi les courtisans dont nous avons une satire mordante. Il existe une référence directe au genre au chapitre LX.

« Mais il n’est pas dans mon sujet d’examiner la vie des papes et des prêtres, j’aurais l’air de composer une satire au lieu de mon propre éloge, et l’on pourrait croire qu’en louant les mauvais princes j’ai l’intention de censurer les bons. »

Cette citation illustre bien le ton de l'œuvre, où la Folie fait son propre éloge, mais un éloge transformé par Érasme en une véritable satire. Cette technique permet de surprendre le lecteur, et d'affiner une satire, de la rendre plus efficace. Cet auteur a excellé dans le genre satirique. Ainsi, il est l’auteur des Colloques : une satire piquante des mœurs de son époque qui souligne son esprit indépendant. Mais dans L’Éloge de la Folie, la satire s’élargit et dépasse l’époque de son auteur pour atteindre la société humaine en général.